12 études de 2019 qui démontrent qu’il vaut mieux éviter la viande

Article écrit par Joel Kahn, docteur en médecine, du 2 septembre 2019

Pendant mes 42 ans d’alimentation végétalienne et mes 30 années d’exercice en tant que cardiologue, j’ai étudié la littérature médicale, selon laquelle une alimentation de fruits, légumes, légumineuses et céréales entières est bénéfique pour la santé du cœur et le bien-être global. Mais d’après mon expérience, jamais je n’ai jamais vu une telle rafale de littérature scientifique qui soit en faveur d’une alimentation à base de plantes entières comme ce que j’ai vu en 2019, et l’année n’est même pas encore finie. Bien que je respecte les gens honnêtes et travailleurs, les études mentionnées ici indiquent que c’est une très mauvaise année pour être boucher et une très bonne année pour végétaliser son alimentation le plus possible.

1. Étude sur la santé des Adventistes n° 2 : viande rouge non transformée et maladie du cœur

L’étude sur la santé des Adventistes numéro 2 a été établie en 1958 après que des données indiquaient que les résidents de Loma Linda en Californie vivaient au moins dix ans de plus que le Californien moyen. Loma Linda est désormais connue comme l’une des cinq zones bleues, ou îlots de longévité de centenaires dans le monde. Étant donné que la consommation de viande rouge est inférieure dans la communauté adventiste par rapport au reste des États-Unis, des chercheurs ont analysé des données pour déterminer s’il existait des tendances en consommation de viande et en mortalité dans une population consommant peu de viande. Les constats : Parmi les 72 149 participants de l’étude durant une période de suivi moyenne de 12 ans, il y avait 7 961 décès au total, dont 2 598 dus à une maladie cardiaque et 1 873 dus au cancer. La viande rouge non transformée était associée à un risque accru de mortalité, toutes causes confondues, et de mortalité suite à des affections cardiaques. La viande transformée seule n’était pas significativement associée au risque de mortalité. L’apport combiné de viande rouge et transformée était associée à un risque accru de mortalité, toutes causes confondues, et de mortalité suite à des affections cardiaques. Ces conclusions suggèrent des risques modérément plus élevés de mortalité, toutes causes confondues, et de mortalité suite à des affections cardiaques associés à la viande rouge et transformée, même dans une population consommant peu de viande.

2. Méta-analyse de Harvard : protéines végétales et cholestérol

Des chercheurs à Harvard ont publié une analyse de 36 essais cliniques aléatoires étudiant les effets du remplacement de la viande rouge par toute une variété d’autres aliments. Parmi les 1 803 participants, les chercheurs ont constaté que les alimentations plus riches en sources de protéines végétales de qualité, telles que les légumineuses, le soja et des noix, résultaient en des niveaux inférieurs de cholestérol total et de (« mauvais ») cholestérol LDL par rapport à des alimentations plus riches en viande rouge.

3. Étude sur la la charge mondiale de morbidité : davantage de plantes et moins viande

En avril, j’ai écrit un article sur la dernière étude sur la la charge mondiale de morbidité, qui a constaté que 22 % des décès dans le monde (11 millions par an) sont dus à des choix alimentaires. Les alimentations riches en viande rouge et en viandes transformées se sont retrouvées dans la liste des 15 plus grands facteurs alimentaires de décès. Notamment, la consommation de viande était un indicateur moins puissant de décès en comparaison avec un apport inadéquat de céréales complètes, fruits, noix, graines et légumes. Globalement, remplir son assiette avec des plantes entières abaisse votre risque de maladie.

4. Étude sur le cœur finlandaise de Kuopio : protéines et maladie cardiaque

Depuis 1984, le développement de la maladie cardiaque a été étudié sur un groupe d’hommes en Finlande. Une analyse portant sur 2 641 hommes a étudié le lien entre alimentation et risque de mort prématurée. Durant un suivi moyen de 22 ans, 1 225 participants sont morts en raison d’une maladie. Des proportions plus élevées de protéines animales par rapport aux protéines végétales et un apport en viande plus élevé étaient associés à une mortalité plus élevée. Un apport plus élevé de protéines totales et de protéines animales avait des associations à la limite du seuil de signification statistique avec un risque de mortalité accru. Quand elle était évaluée sur la base du dossier médical comme référence, l’association de protéines totales avec mortalité était plus forte parmi les personnes ayant des antécédents de diabète de type 2, de maladie cardiovasculaire ou de cancer.

5. U.K. BioBank : viande rouge, viande transformée et cancer colorectal

La plupart des études précédentes sur l’alimentation et le cancer colorectal se basaient sur des alimentations consommées lors des années 1990. Cette nouvelle étude a examiné des données provenant de 475 581 sujets qui ont rempli de courts questionnaires sur la fréquence de consommation d’aliments entre 2006 et 2010. Durant un suivi moyen de six ans, 2 609 cas de cancer colorectal se sont produits. Les participants qui ont indiqué consommer en moyenne 76 grammes de viande rouge et de viande transformée par jour avaient un risque 20 % supérieur de développer un cancer colorectal par rapport à ceux qui en mangeaient 21 grammes par jour. Les participants indiquant l’apport le plus élevé en fibres provenant du pain et de céréales de petit déjeuner avaient un risque 14 % inférieur de cancer colorectal.

6. Cohorte EPIC paneuropéenne et maladie du cœur

Il existe une incertitude concernant la pertinence des produits d’origine animale pour l’étiologie des maladies cardiaques. Une étude prospective a évalué les alimentations de 409 885 hommes et femmes dans neuf pays européens en utilisant des questionnaires validés et étalonnés en utilisant des rappels de 24 heures. Sur 13 ans, le risque de maladie cardiaque a augmenté avec chaque hausse de 100 grammes d’apport en viande rouge et viande transformée. La consommation de viande rouge et de viande transformée était associée positivement avec la concentration sérique de cholestérol non-HDL et la tension artérielle systolique. La conclusion était que le risque de maladie du cœur était associée positivement avec la consommation de viande rouge et de viande transformée.

7. Comité consultatif scientifique de nutrition au Royaume-Uni

Des conseillers du gouvernement du Royaume-Uni ont dernièrement examiné les recommandations sur les graisses saturées pour le public anglais en 1994. Cette année, ils ont mis à jour cette évaluation dans un rapport de 443 pages concernant les nouvelles études de recherche depuis cette date. La commission de 2019 n’a pas approuvé le retour du beurre ou de la viande. Ils ont décidé de garder les recommandations de 1994 indiquant aux britanniques de ne pas dépasser un apport en graisses saturées de 10 % de leurs calories totales. Ils ont spécifiquement fait remarquer que la viande, la pizza standard, le beurre, les produits laitiers entiers et les pâtisseries sont faits avec du beurre, du lard, du des laitages et des huiles et sont donc des sources majeures d’apport en graisses saturées au Royaume-Uni.

8. TMAO et régime paléo

L’une des plus grandes tendances alimentaires lors de la dernière décennie a été l’éviction des céréales, des légumineuses et des produits laitiers dans l’idée d’imiter une alimentation paléolithique riche en viande. Dans une étude aléatoire faite en Australie auprès de sujets ayant une alimentation locale typique comparée à un régime paléo, des chercheurs ont mesuré le niveau de TMAO, qui est un métabolite créé par l’ingestion de viande rouge. Il s’est avéré que le niveau de TMAO augmente l’athérosclérose des vaisseaux sanguins, l’agrégation de plaquettes et la coagulation, ainsi que les cicatrices aux tissus des reins et du cœur — qui sont toutes des évolutions défavorables. Les mesures des niveaux sanguins de TMAO étaient plus élevées chez les personnes ayant un régime paléo, tandis que l’apport en fibres était bien plus bas — qui sont toutes deux des évolutions inquiétantes.

9. Neu5Gc et durcissement des artères

Bien que des études aient lié la maladie cardiaque à la consommation de produits d’origine animale en général et la viande rouge en particulier, nous apprenons encore de nouvelles voies. Une étude de rechercherécente sur les animaux décrit en détail une telle voie du développement d’artères du cœur endommagés. Chez la plupart des espèces, un composé appelé Neu5Ac est produit et converti par une enzyme en Neu5Gc, qui peut être trouvé sur les vaisseaux sanguins et d’autres tissus. Il s’avère que les humains ont perdu l’enzyme et donc ne peuvent pas produire Neu5Gc. La viande rouge est riche en Neu5Gc. Dans cette nouvelle étude, un modèle animal a été créé, imitant l’incapacité des humains à convertir la version A en G du composé. Quand les animaux de laboratoire étaient nourris avec une alimentation riche en Neu5Gc et en graisses (telle que la viande), ils ont développé 2,4 fois l’athérosclérose artérielle des animaux témoins. Cette étude identifie une autre voie biologique qui rend les humains mal adaptés pour dépendre de la viande rouge pour se nourrir.

10. Méthionine et traitement du cancer

La méthionine est un acide aminé essentiel présent dans les aliments d’origine animale et végétale, mais en bien plus grandes concentrations dans la viande rouge, le porc, la volaille, le poisson et les œufs que dans les plantes. Pour tester la théorie selon laquelle une alimentation pauvre en méthionine (riche en plantes) ralentirait le vieillissement et améliorerait la sensibilité à l’insuline, des chercheurs à l’université Duke ont étudié deux modèles de cancer chez des souris nourries avec une alimentation à teneur moyenne et pauvre en méthionine. Ils ont constaté qu’il y avait des différences dans « un métabolisme du carbone » et la progression du cancer et que l’alimentation pauvre en méthionine améliorait la réactivité au traitement du cancer. Ils ont ensuite montré chez des volontaires humains en bonne santé qu’avoir une alimentation pauvre en méthionine pendant trois semaines produisait les mêmes changements dans « un métabolisme du carbone » que chez les souris. La façon la plus facile pour réduire l’apport en méthionine est de limiter ou supprimer les produits d’origine animale dans l’assiette.

11. Allergies à la viande rouge déclenchée par des morsures de tique

Qui aurait pu prévoir l’allergie grave à la viande rouge qui se propage actuellement aux États-Unis ? En effet, la tique Lone Star se répand depuis la côte est des États-Unis jusque en Amérique centrale, jusqu’au Maine et au Minnesota au nord, et jusqu’au Texas au sud. Ceux qui sont mordus par cette tique peuvent développer un anticorps au alpha-gal, qui est une molécule de glucide présente dans la viande rouge. Après la morsure de tique, le prochain repas de viande peut résulter en de l’urticaire, une respiration sifflante, une rhinorrée, voire une anaphylaxie nécessitant des soins médicaux et l’utilisation d’un EpiPen. Il n’existe pas de remède, à part éviter la viande, tout comme certains évitent les noix. Dans une étude en Virginie, des patients cardiaques avec des anticorps contre l’alpha-gal venant de la morsure de tique avaient davantage de maladie du cœur que ceux qui n’avaient pas réagi. Une étude de 2019 a révélé que le risque de développer l’allergie suite à une morsure de tique pouvait être supérieur à ce qui avait été précédemment indiqué.

 12. Étude prospective de 25 ans ARIC : des plantes entières pour gagner

On a récemment rapporté une analyse portant sur plus de 12 000 résidents des États-Unis qui ont rempli des questionnaires alimentaires à plusieurs occasions et qui ont été suivis pendant 25 ans. Aucun d’eux n’avait de maladie cardiaque en entrant dans l’étude et les chercheurs n’ont pas sélectionné une population (comme les Adventistes), mais les sujets formaient un échantillon représentatif des États-Unis. Lors du suivi, les sujets qui avaient une alimentation saine à base de plantes — riche en fruits, légumes, céréales et légumineuses — avaient moins de maladie cardiaque, moins de décès causés par des maladies du cœur et moins de décès globalement. Les auteurs de l’université Johns Hopkins ont recommandé de réduire la consommation de produits d’origine animale et d’augmenter la consommation de plantes entières afin de réduire le risque de maladie.

Globalement, ces études, utilisant les données de près de 200 pays et de nombreuses universités prestigieuses, corroborent une alimentation exclusivement ou majoritairement constituée de plantes entières telles que des fruits, des légumes, des céréales entières et des légumineuses, et la réduction ou la suppression de la viande. Si par hasard vous connaissez un boucher, serrez-le dans vos bras, mais ne dépensez pas votre argent dans sa boucherie. Il est clair que 2019 est une rude année pour être boucher.

 

À PROPOS DE L’AUTEUR

Joel Kahn, docteur en médecine

Le Dr Joel Kahn est diplômé avec mention honorable de l’école de médecine de l’Université du Michigan et il pratique la cardiologie à Détroit aux États-Unis. Il est professeur clinique de médecine l’école de médecine de l’Université de l’État du Wayne. Il donne fréquemment des conférences et il est auteur de sujets sur la nutrition végétalienne et la régression de la cardiopathie. Son livre, The Whole Heart Solution, est disponible et associe des approches nutritionnelles occidentales et orientales pour la prévention du tueur numéro un aux États-Unis.  Son dernier livre, Dead Execs Don’t Get Bonuses: The Ultimate Guide To Survive Your Career With a Healthy Heart, expose le lien entre votre santé et votre mode de vie.

A propos doucefrugalite

Créatrice du site DouceFrugalite.com et coach en mode de vie sain avec une alimentation végétalienne HCLF
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