En réponse à ce raisonnement :
« Les herbivores n’ont pas besoin de compléments de B12. Donc pourquoi les humains devraient-ils en prendre ? »
Premièrement, il faut bien comprendre que nous n’appartenons pas à la catégorie des herbivores.
Notre système digestif est très différent de celui des herbivores.
Les herbivores consomment des kilos d’insectes par an contenant des bactéries génératrices de B12 avec toute l’herbe et les feuillages qu’ils consomment. Ils ne sont pas végétaliens comme aucune espèce sauvage à long terme à ma connaissance.
De plus les herbivores ont une activité bactérienne très importante dans la partie haute du système digestif, un estomac à plusieurs poches et du fait d’une acidité relativement faible comparée aux espèces non herbivores, de nombreuses bactéries synthétisent de la B12 qu’ils peuvent assimiler.
Mais chez les humains, l’activité bactérienne digestive se passe principalement dans le côlon, là où la B12 ne peut pas être assimilée. Ce n’est pas le rôle du côlon de l’assimiler, c’est celui de l’intestin grêle. Des expériences d’ingestion de parties selles humaines (miam) ont montré être capable de corriger des carences en B12.
Si nous ne sommes pas des herbivores, que sommes-nous ?
Les espèces frugivores d’anatomie similaire à l’humain comme le bonobo et d’autres grands primates ne sont pas non plus végétaliens à l’état sauvage. Ils consomment une très petite partie de produits animaux à long terme, de l’ordre de 5% venant d’insectes, œufs, poissons et autres.
L’humain appartient aux animaux frugivores. Mais nous mangeons aussi des féculents cuits depuis 120 000 ans. Dans les grottes de la rivière Klasies dans le cap sud d’Afrique du Sud, des restes de nourriture grillés dans des foyers ont été découverts. Ce sont des preuves archéologiques qu’il y a 120 000 ans déjà, des humains anatomiquement modernes rôtissaient et mangeaient des féculents, tels que des tubercules et des rhizomes.[1]
Nous sommes donc des frugivores adaptés aux féculents cuits.
Et la vitamine B12 dans tout ça ?
En gros, on a le choix :
- Manger notre caca, boire de l’eau souillée, manger des cadavres en putréfaction et risquer le choléra.
- Prendre des compléments de B12. Ce n’est pas cher. Une surdose est sans aucun risque.
Si tu consommes des produits d’origine animale, tu te complémentes en B12 indirectement, car les animaux d’élevage reçoivent des cocktails de compléments alimentaires.
Bref, la logique veut écouter la science et prendre des compléments de B12. Et l’ego choisit souvent de continuer à faire ce qu’il veut.
J’ai écrit cet email, car il y a tellement de témoignages de végés ou flexitariens qui ont développé des symptômes parfois irréversibles car ils ont choisi de ne pas se complémenter en B12 pendant des années.
J’ai moi-même fait cette erreur pendant mes 4 premières années d’alimentation végétalienne. Je veux juste aider les gens en les informant correctement.
Je te laisse une petite BD sympa et un site fiable sur la B12 pour terminer.
Passe une super journée !
Pauline
Source :
[1] Journal Reference: Cynthia Larbey, Susan M. Mentzer, Bertrand Ligouis, Sarah Wurz, Martin K. Jones. Cooked starchy food in hearths ca. 120 kya and 65 kya (MIS 5e and MIS 4) from Klasies River Cave, South Africa. Journal of Human Evolution, 2019; 131: 210 DOI: 10.1016/j.jhevol.2019.03.015
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Si cet article t’a aidé, réponds-moi dans les commentaires pour me le dire.
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La choléra ou la peste?
https://www.lavoixdunord.fr/578984/article/2019-05-06/ils-meurent-de-la-peste-en-mangeant-des-reins-de-marmotte-crus
Tu a oublié une source… un jour je demanderai des droits d’auteurs! ;D
Ah mer** j’ai oublié de te citer. Désolée
Ca ne fait rien, l’important est que l’info passe mais c’est vrai que ça renforce ma crédibilité auprès de certains lecteurs de commentaires youtube qui doutent encore de mes connaissances et recommandations.
Ping : Les humains ne sont pas adaptés à la consommation de viande – explique une éminente spécialiste des microbiomes | Douce Frugalité™