Seins sur-développés • Mal de dos • Hormones des produits laitiers • Œstrogène-like
Les seins des femmes ne cessent de grossir. D’après l’art historique, les femmes semblaient avoir de bien plus petits seins que les femmes contemporaines.
Le siècle dernier :

Aux États-Unis, la taille moyenne de soutien-gorge est passée d’un 90B il y a 20 ans à un 90E en 2013, d’après une nouvelle enquête réalisée par le magasin de lingerie Intimacy.
Pour quelles raisons ?
Le Dr Marilyn Glenville, une nutritionniste spécialisée dans la santé des femmes et les hormones, a déclaré : « Il est clair qu’il n’est pas uniquement question de graisse, mais également d’augmentation du tissu mammaire.
Nous devons alors nous pencher sur ce qui stimule la croissance du tissu mammaire, à savoir l’œstrogène, l’hormone sexuelle femelle. L’œstrogène est ce qui modifie la forme corporelle durant la puberté. »
Le lien entre des niveaux accrus d’œstrogènes et des seins plus gros est si clair qu’il existe même sur le marché des compléments d’« augmentation mammaire » qui contiennent des ingrédients tels que des graines de fenouil et du fenugrec, dotés de propriétés œstrogéniques.
Le Dr Glenville poursuit : « Il est logique d’examiner comment notre exposition à tous les types d’œstrogènes (les hormones que produit notre corps, et les produits chimiques œstrogéniques avec lesquels nous entrons en contact) a changé au fil des ans. »
« Aujourd’hui, les filles atteignent la puberté plus tôt qu’avant, elles ont moins d’enfants et allaitent moins longtemps. Par conséquent, nous avons bien plus de menstruations que nos ancêtres et nous sommes exposées à davantage de poussées d’œstrogènes, ce qui stimule l’ovulation. »
En outre, les jeunes femmes d’aujourd’hui sont nées de la première générations de femmes utilisant la pilule contraceptive. Les premières versions de la pilule contenaient des doses d’œstrogènes synthétiques beaucoup plus élevées qu’aujourd’hui, et l’on en sait très peu sur l’impact à long terme de cette exposition accrue aux hormones sur les générations futures.
Ainsi, le changement de forme de nos seins pourrait-il indiquer une sensibilité accrue à l’œstrogène ?
Le Dr Glenville ajoute : « La grossesse et l’allaitement ont un effet protecteur contre le cancer du sein, car tous deux contrôlent les hormones qui stimulent la croissance des nouvelles cellules dans les seins.
Mais comme aujourd’hui davantage de femmes repoussent le moment de la grossesse et ont moins d’enfants, elles ont bien plus de cycles mensuels que les générations précédentes, et sont exposées à davantage d’œstrogènes.
Je suis persuadée que si vous voyiez des photos de femmes victoriennes, qui avaient en moyenne cinq ou six enfants, vous les trouveriez plus plates au niveau de la poitrine que les femmes d’aujourd’hui. »
Mais, évidemment, il ne s’agit pas là de l’unique différence entre la vie des femmes d’hier et celle d’aujourd’hui.
Le THS recharge également les niveaux appauvrissants d’œstrogènes chez les femmes ménopausées, qui, comme les femmes qui prennent la pilule, gagnent souvent une taille ou deux de bonnet lorsqu’elles commencent un traitement.
Mais les femmes sous traitement (pilule ou THS) ne sont pas les seules à avoir gagné en œstrogènes et en taille de bonnet.
En 2002, une étude publiée par l’Environment Agency a révélé qu’une forme « extrêmement puissante » d’œstrogènes (qui aurait pénétré les rivières par l’urine des utilisatrices de la pilule et du THS) était responsable du changement de sexe de la moitié des poissons mâles des rivières de plaine britanniques, et pourrait contaminer l’approvisionnement en eau.
Il a récemment été suggéré que l’influence de ces xéno-œstrogènes (ou « œstrogènes étrangers ») pourrait être responsable du déclin rapide de la numération des spermatozoïdes et de la fertilité des hommes.
« Nous ne pouvons pas partir du principe que ces polluants n’ont aucun effet sur nous, » « De nombreuses questions restent encore sans réponse, mais si les xéno-œstrogènes sont potentiellement responsables du déclin de la fertilité de l’homme, ils affectent potentiellement les femmes également, et la réponse pourrait se trouver dans nos soutiens-gorge. »
Alors, comment éviter ce surplus d’hormones ? Eh bien, nous ne pouvons pas. Et il peut paraître surprenant de savoir qu’on en trouve dans les objets du quotidien.
« Pesticides, plastiques et cosmétiques sont mes principales préoccupations, » avertit le Dr Glenville
Par exemple, un xéno-œstrogène appelé bisphénol A (ou BPA) est largement utilisé dans la fabrication d’aliments en conserve, de canettes de boissons, de bouteilles en plastique, de bocaux en verre, de matériel électronique et de tickets de caisse, pour ne citer qu’eux.
Vous êtes ce que vous buvez : Les deux tiers du lait que nous consommons proviennent de vaches gestantes, ce qui signifie qu’on l’on absorbe davantage d’œstrogènes.
Bien que l’Autorité européenne de sécurité des aliments maintienne que le BPA ne constitue aucun risque pour le public, de nombreux chercheurs considèrent cette substance chimique comme un « perturbateur endocrinien » potentiellement nocif. En outre, plusieurs fabricants alimentaire les plus importants au monde mettent en place des programmes pour éliminer le BPA de tous leurs produits. Heinz insiste sur le fait que la marque est à « un stade avancé » dans l’élimination des produits chimiques présents dans leur gamme d’alimentation infantile au Royaume Uni.
Mais jusqu’à présent, notre exposition à ces perturbateurs n’a pratiquement pas été contrôlée.
« Il en va de même pour les xéno-œstrogènes présents dans les déodorants, le maquillage ou dans les crèmes hydratantes que l’on utilise, » ajoute le Dr Glenville.
« Nous appliquons ces produits sur notre peau et parfois directement sur notre poitrine. Notre peau absorbe aussitôt ces produits chimiques. Il n’est pas inconcevable que ces produits chimiques stimulent la croissance des tissus mammaires.
Mais en plus de nous couvrir d’œstrogènes, nous en buvons.
en raison de l’introduction de techniques d’élevage laitier intensif pour maximiser la production, environ deux tiers du lait que nous consommons proviennent de vaches gestantes. Pour s’assurer qu’une vache laitière dispose d’une production constante de lait, celle-ci est presque constamment gestante.
Mais prendre le lait d’une telle vache, surtout pendant ses dernières semaines de gestation soulève des questions quant aux niveaux élevés d’œstrogènes et d’autres hormones dans le lait, et quant à la façon dont ces hormones peuvent affecter les consommateurs quotidiens de lait.
« Ce n’est pas qu’une question d’exposition aux œstrogènes, c’est également la façon dont nos corps y réagit », souligne le Dr Glenville. « Il est possible qu’une consommation accrue d’alcool diminue la capacité du foie à nous aider à métaboliser et à excréter l’excès d’hormones.
De nos jours, nous avons des modes de vie davantage sédentaires, ce qui signifie peut-être que nous métabolisons ces hormones moins rapidement.
Les hormones qui ne sont pas efficacement excrétées peuvent recirculer dans le corps, et l’effet cumulatif qui en découlera peut être une accumulation d’œstrogènes, qui, sur une longue période, pourrait altérer la forme naturelle de notre corps. Nous devrions en tenir compte.
Après tout, le développement de fortes poitrines peut avoir toutes sortes d’implications sur la santé et le bien-être, et peut obliger des femmes à envisager une réduction mammaire. »
Les fortes poitrines peuvent affecter la posture, causer des douleurs chroniques dans le dos et laisser des marques permanentes sur les épaules, à l’emplacement des bretelles du soutien-gorge.
Les problèmes de santé peuvent être de nature émotionnelle ou physique. Certaines femmes sont très gênées par leur forte poitrine et les attentions indues qu’elle leur attire, et se sont tournées pour cette raison vers des professionnels.
En raison d’une augmentation du nombre de femmes se renseignant sur les opérations de réduction mammaire (chaque année, environ 10 000 femmes déboursent jusqu’à 5 000 £ pour des opérations privées au Royaume-Uni), le docteur est pionnier d’un nouveau type de chirurgie de réduction appelé Microlipo, qui réduit le risque de lésions mammaires associées aux techniques chirurgicales plus anciennes.
« Comme toutes formes de chirurgie, la réduction mammaire est maintenant plus largement connue et plus abordable qu’auparavant, » affirme-t-il.
« Les femmes avec des seins disproportionnés par rapport à leur carrure ont toujours existé. Mais elles sont désormais plus susceptibles de se rechercher de l’aide. Les femmes que je rencontre en ont généralement assez de leur inconfort physique et psychologique.